LES IMPARFAITES

Les Imparfaites

Elles vous déplaisent et révulsent d'un trois fois rien
Ces filles trop étranges pour vous et au physique sans
Trop ou pas-assez mais insuffisamment bien
Vous riez d'elles qui désespèrent de vous plaire tant

Elles vous amusent de leur rondeurs mal maîtrisées
D'elles vous vous jouez en leurs énormes sentiments
Trop grandes vous vous empressez de les allonger
Petites et maigres vous humiliez sottement

Ingénue, vous vous attachez à déflorer
L'oie candide, dernière blanche idiote, proie facile
Coquine, vous la mésestimez et insultez
Utilisée en objet de vos envies viles

A toutes cures vous les inscrivez sans avarice
Qu'elles deviennent intelligentes ou serviles
Qu'elles n'élèvent les yeux sur vous qu'en adoratrices
Et tiennent muselés leurs discours par trop stériles

Qu'elles se maquillent fort enfin de tous vos fantasmes
Qu'elles s'habillent mieux à couvrir vos ratés chroniques
Refaites et belles de vos légitimes sarcasmes
Qu'orgueil et pouvoir usent de flatteries rustiques !

Puisqu'impuissantes à fleurir assez votre couche
D'amitié vous les parez et ensorcellez
Vous méprisez l'Amour que dit leur pauvre fade bouche
De ne vous priver de leurs générosités

Et un soir quand se seront tus les paradis
Les Belles parties briser aussi, moqueuses, d'autres coeurs
Et un néant plus loin, près de tous les maudits
L'Imparfaite lasse aura cueilli d'autres ailleurs

Sans Vous

© La Belle

» LES IMPARFAITES