What taste for tears?
Take it easy, life goes on...
Peut on tomber amoureux
Un samedi après midi,
D’une vieille catin étendue, offerte...
Provocante, un peu trop maquillée?
Et tu vagues par les vertigineux escaliers
Qui dévalent les flancs de la colline
Sous l’oeil indifférent de la vierge dorée
Immobile sur sa tour, de vêpres en matines.
Tu te sens vaseux, dans le coaltar
Tes yeux te piquent, manque de sommeil,
Pour aller voir le soleil il est un peu tard
Fallait pas rester à bailler aux corneilles.
Est ce le vent, les poussières, tu pleures?
Tu vas attiré par le vide du vide, comme hypnotisé
Par les paresseuses eaux vertes de la rivière,
Les herbes folles entre les pavés du quai,
Aux rails mangés de rouille, aux wagonnets éventrés.
Tournées vers le ciel, les grues aux bras décharnés
Implorent on ne sait qui, dans une vaine prière.
Les hommes ont déserté, les moteurs se sont tus,
Plus de péniche dodue, de mariniers mal embouchés
Plus de bistrot, plus de calendrier aux filles nues
Plus d’empreintes de verres sur les toiles cirées.
Misérable appendice d’une ville opulente
Que l’on cache comme une tare honteuse
Soustraite aux regards, juste un peu indécente
En attendant bulldozers et bétonneuses.
Et tu restes à attendre que disparaisse la lumière
Dans les eaux troubles de la darse oubliée
Petite victoire au goût amère, peut être la dernière,
Sur l’arrogante splendeur d’un jour d’été.
Pendant que....
Rient les jeunes gens au teint bronzé
Roulent les voitures, brillent les vitrines,
Comptent leurs sous les commerçants affairés,
Si loin des misères de la mouise et de la débine.
Tomberai je amoureux
Un samedi après midi,
D’une ville étendue, offerte...
Attirante, un peu trop maquillée?