Michèle Schibeny Admin
Nombre de messages : 5494 Age : 63 Localisation : LES MAZURES Emploi/loisirs : Poète, Photo-Infographiste, Peintre Humeur : artistique ! Date d'inscription : 30/09/2008
| Sujet: MA LETTRE A FRANCIS HUSTER Dim 22 Avr - 14:48 | |
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Ma Lettre à Francis Huster
Cher Francis,
C’est entre Nevers et Nice que j’ai trouvé il y a quelques jours seulement ? sur une aire d’autoroute ? ton livre « Lettres aux Femmes et à l’Amour ». Après près de 200 km de conduite pour rejoindre ma famille dans le sud, je ressentais vivement le besoin de m'arrêter un peu, et c'est avec beaucoup de satisfaction que je pilais devant la vitrine d'un de ces grands supermarchés de serrer mon frein à main un peu trop brusquement. M'extirpant courbaturée du siège avant, je me dirigeais cahin-caha vers les rayonnages quand je te vis. Enfin pas toi, ton livre ! Il n’y en avait plus qu’un seul exemplaire. Je doute d’ailleurs qu’il y en ait eu beaucoup plus, parce qu’en habituée et grande amatrice du shopping sur autoroute me permettant de faire parfois main basse sur quelques ouvrages disparus vendus là à un prix dérisoire, c’est la première fois que je te rencontrais là. Je ne te cherchais donc pas, et je n’ai jamais rien lu d’autre sur toi ou de toi avant. Je ne sais d’ailleurs s’il existe d’autres ouvrages de ta plume et ton livre ne le dit pas. Il faudra que je me renseigne cela dit ... Je te connais comme tout le monde pour t’avoir croisé sur mon petit écran et dans les salles de cinéma et j’ai toujours bien apprécié tes rôles, et voilà que la plume t'avait démangé à toi aussi … Cela nous fait un point commun...
Pour revenir un peu en arrière et tout te dire, j’aime bien ces aires d’autoroute qui semblent contenir l’essentiel de nos besoins humains. Un peu d’eau, un coin tranquille pour satisfaire nos besoins naturels, ainsi que notre approvisionnement en gourmandises, nécessaires à fringales, en-cas de repos, tranquillité d’esprit de savoir que l’on a partout fait reculer le désert et que cette planète, presque entièrement notre, est si bien domestiquée, que nos voyages et nos aventures sont totalement à l'image de nos conforts habituels. Une oasis moderne se trouve ainsi donc à intervalle régulier pour notre détente, notre curiosité et notre plaisir. Aussi pour notre sécurité et notre tranquillité d'esprit il faut le dire. Dépannages matériels ou petits creux musical, littéraire ou cinématographique, il est curieux de circuler entre les rayonnages de ces magasins d’autoroute à la découverte de ce que l’on ne trouvera nulle part ailleurs bien souvent. Un petit cadeau in-extremis, une saveur d’un terroir, ou juste une pomme fraîche emballée de plastique et de progrès. Un sandwich mexicain en plein centre de la France, un plat de spaghetti bolognaises dans un récipient en plastique peu engageant mais tellement rassurant. Un vrai pot-pourri de bonheurs ! Le choix est finalement vaste et inattendu. Et toi, enfin ton livre, tu étais tout aussi inattendu bien que les livres aient toujours ma préférence même en cette circonstance. Je les compulse toujours en priorité, et toujours avec avidité, même s'ils sont vieux, défraîchis ou complètement dépassés. Et puis ce soir, bien arrivée à destination, et après une journée de vacances bien chargée, j’ai eu envie de te lire et de mettre entre parenthèses le thriller commencé, somme toute fort bien écrit et passionnant, bien qu’un peu trop prévisible pour tout te dire, pour lire ce que tu avais à me dire sur les femmes et l’Amour... Le Thriller, un genre pour les hommes, que nous offrent les hommes, croyant que c’est tellement plus passionnant, mieux construit, plus intelligent, que nos romans féminins à l’eau de rose… A voir … Il n'y a d'ailleurs que les hommes pour penser que les femmes ne savent lire et s'intéresser qu'à des histoires à l'eau de rose … Ah au fait, autant te dire tout de suite, je ne sais écrire autrement le mot Amour qu’avec une majuscule... Le mot femme aussi devrait presque toujours comprendre une majuscule selon moi. Tout comme le mot homme …Il y a ainsi dans la langue française de ces mots qui deviennent d'eux-mêmes et presque automatiquement, au-delà des mots, des principes.
En deux heures environ j’avais quasiment lu tout ton intéressant « manifeste » sur les femmes, le mariage, l’Amour et le divorce. Avant de le terminer tout à fait, j’ai regardé deux films fort sympathiques que je te recommande, mais que tu connais très certainement : La Couleur des Sentiments, « superbissime», et puis les commencements d’X-men. J’aime bien aussi ces super-héros cinématographiques aux pouvoirs sur-naturels complètement inutiles. Il semblerait bien qu’il nous manque à nous les non-mutants terre-à-terre, quelques dons et talents primordiaux à utiliser avec plus d'intelligence et de sagesse. Mais pour le moment, cela n'est pas encore à l'ordre du jour. Nos e-phone, ordinateurs et autres technologies de pointe, nous rendent déjà suffisamment mutants comme ça n'est-il pas ?
Et me voilà, à très exactement 3h30 du matin, presque comme toi au départ-chrono de ton livre, à essayer de te répondre alors que je m’étais juré de ne le faire qu’après une bonne nuit de sommeil afin de laisser se décanter en moi ce que tu avais écrit que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt. Mais impossible, cette lettre prenant forme sans effort dans ma tête en m’empêchant de dormir. Tu vois, tu n’as pas écrit pour rien, si toutes les femmes éprouvent le même sentiment que moi à te lire ! Et je te le souhaite d’ailleurs ! Alors, en prenant mon parti, je me suis dit qu'il valait mieux que je me lève et que je me mette immédiatement à l’ouvrage, tout comme toi, à chaud, tandis que, comme le fer, le sujet était plus brulant que chaud dans mon esprit... Saisissant l’intuition au bond c'est ce que je me mis à faire de l'envie grandissante de te répondre.
Un petit avertissement avant de commencer cependant Francis. Ne crois pas que je viens là te ménager ou tenter de te séduire ! Ne pense même pas que je me suis laissée séduire par la belle photo que tu as mise en couverture de ton livre ! Ce n’est pas pour elle que j’ai acheté ton livre mais pour son titre et pour ce que tu représentes artistiquement parlant qui seul a du poids à mes yeux... pour le moment … Soyons bon prince …Je te taquine ! Donc, je ne vais pas prendre de gants, ni te flatter dans cette sans doute trop longue lettre, peut-être pas très originale. Mais que veux-tu, tu as suscité en moi l’envie de te répondre … C'est tout de même une belle performance de ta part tu avoueras. Je n'ai jamais répondu à quiconque que j'aie lu, ni Hugo, bon d'accord il est mort, mais tout de même, ni Guillaume Musso, ni Bernard Henri Levy, ni Marc Levy non plus du reste … Mais oui … cela m'amuse …Je l'avoue... Alors, comme je ne fais jamais les choses à moitié il va falloir me supporter un peu maintenant. Et puis, j'en suis désolée, mais je ne sais écrire court. Sauf en poésie. Les débats et les échanges entre personnes, ne peuvent être lapidaires à mon humble avis. La Vérité a toujours besoin de dialoguer longuement pour trouver avec, et pour, les uns et les autres, sa propre lumière. Et elle a besoin d’espace pour être reconnue et remarquée, de briller de cette lumière dans l’ombre qui l’entoure forcément. Elle a donc besoin de temps. Normalement j'ai tout ton temps. Et j'ai toujours tout le mien … Merci d'avance Francis.
Pourquoi avoir eu envie de te répondre immédiatement après avoir lu tes derniers mots ? Je me pose encore la question. Aucun livre ne m’avait jamais fait cela avant ! Tu en as la primeur et j’espère que cela ne te déplaira pas. Sinon tu m’en vois désolée… J’ai très certainement eu envie de cette réponse parce que ton dernier chapitre semble l'attendre de ton lecteur, ou de la Vie et de l’Amour. Et puis ce sujet me passionne. Plus qu'une passion même, c'est comme une idéologie pour moi que le sens que doit avoir l'Amour dans nos vie. J'emploie ici, le mot Amour au sens large du terme bien évidemment.
D’un autre côté, je me suis dit que très certainement, un nombre incalculable de femmes avaient du te lire, te commenter de te croiser à des soirées ou réceptions, et bien entendu t’encenser de mots plus élogieux les uns que les autres au sujet de cet ouvrage presque trop intimiste (pour être vrai ??) pour un personnage public. Elles ont dû te dire encore et toujours que tu es le plus beau, le plus talentueux, le meilleur, le plus adorable, la plus émouvante et attendrissante de toutes nos stars françaises masculines nouvellement célibataires. Nouvellement célibataire… Ce livre surement, te servira de re positionnement sur le « marché » du mariage et des sentiments encore plus vite qu’une parution dans Gala… Un homme qui ouvre son cœur ! Vous parlez d’un évènement vous ! C’est à marquer dans les annales ! Effectivement. Mais en général cela ne dure pas ...
Ceux ou celles qui vont me lire sans t'avoir lu au préalable vont penser que je suis bien moqueuse en se demandant pourquoi j'ironise tellement quand tu es quelqu'un de si bien, et je ne vais pas les détromper, ou m'attirer les foudres de la gente féminine, bien que cela pourrait t'être utile au demeurant, tu es très certainement un homme exceptionnel ! D'ailleurs, tout le monde ne l'est-il pas ? Au moins en devenir ? Moi je le pense fortement. Donc, loin de moi l'idée de casser ton image. Mais j'enjoins tes admiratrices à te lire pour me comprendre mieux et comprendre également ma démarche. Elles verront (ou ils verront d'ailleurs, pourquoi ne voudraient-ils pas savoir aussi finalement « ils »?) que ma démarche et mes mots ne sont pas déplacés mais vont dans ton sens. Un dialogue impromptu, avec une inconnue, sur un sujet aussi pointu, qui provoque tant de malentendus et sous-entendus pour tant de déçus et si peu d'heureux élus, tu avoueras que ce n'est pas si incongru … Francis …
Bon, donc, si moi, je t’écris c'est pour aider Francis, mais il est hors de question que je t’écrive pour te cirer les pompes ou émoustiller cet orgueil qui t’a desservi jusqu’ici et que tu décries aujourd'hui. Je veux te dire vraiment ce que je pense et ressens, en tant que femme, même si tu ne me connais pas et ne me connaîtras jamais. A ces quelques heures à nous livrer tes pensées les plus intimes, soixante années de sentiments tous contradictoires, et tous si difficiles, j'aimerai juste proposer mon ressenti, parce que tu as entièrement raison. Tu as totalement raison. L’orgueil est absolument incompatible avec l’Amour.
Mais maintenant que tu en as les preuves, toutes les preuves, sera-ce suffisant pour te rendre simple et humble ? Cela serait fort étonnant. Mais c'est toujours le même problème ! Entre savoir ce qui ne nous est pas profitable, et le changer ou l'éliminer il y a un monde !
L’orgueil est incompatible avec l’Amour. Mais pas avec les femmes... Certes... Elles aiment tout ce qui brille, mais comble de malchance, pour les femmes comme pour les hommes, l’Amour lui ne brille pas de la même façon. Il est toujours ténu, prêt à s’effacer devant tout et rien, il est humble, timide, rougissant. Il ne se sent pas à sa place, il ne se sent pas à la hauteur, il a peur de mal faire, d'en faire trop ou pas assez, il veut laisser trop faire et souvent semble desservir sa propre cause pour préserver la liberté de l'Autre … Tiens je mets aussi une majuscule à l'Autre … Tu sauras pourquoi aussi... Et ce n’est pas parce que l'Amour donne et se donne des ailes, déplace des montagnes, ce n’est pas parce qu’il adore contourner ou vaincre l’impossible, ce n’est pas non plus parce qu’il peut avoir raison de tout, qu’il en brille plus fort ou se vante, qu’il cherche pour lui-même ce qui brille, ou qu’il est plus grand et fort de ce qui brille. L’Amour se refuse à briller sinon en blanc, transparent, mat ou opaque. Jamais en or et jamais en argent. Ce qui explique que, tu as beau être formidable, beau, talentueux, érudit, intelligent et riche, tu envoies ce livre au monde, sur le marché, à toutes les femmes de l’univers, comme une bouteille à la mer, dans une course contre la mort, contre la montre et contre l’âge, contre vents et marées, à l’encontre et à la rencontre aussi du bon sens, et hors de toute réalité tangible, pour implorer le « Ciel » de te donner une nouvelle et dernière occasion de lui prouver que tu as enfin compris ses leçons. Que tu mérites une nouvelle chance qui t'est indispensable. Ta prière devient celle de tous les humains, hommes et femmes de la planète. Elle est tout aussi désespérée que celle de n'importe qui ici-bas, parce que tu le sais, tout le monde le sait, bien qu'il n'y fasse attention quand il le possède un tant soit peu, l'Amour fait malgré tout, exactement ce qu'il veut...
Cela est terrible de le souligner, mais ainsi as-tu envoyé quelques centaines de milliers ou de millions d’exemplaires de cette bouteille, à la mer des humains, comme pour multiplier tes chances d’avoir une seule et dernière chance, de trouver une seule et unique personne, celle qui t’est destinée, celle qui s’accommoderait de toi, celle qui est seule capable de te comprendre et de t’aimer aujourd’hui, et j’espère pour toi que c’est ce qui se passera et que tu la rencontreras, ou que tu l'as déjà enfin rencontrée. Mais la reconnaîtras-tu si elle vient ? La reconnaîtras-tu au milieu de mille autres ? De cent autres ? De dix autres ?
Moi, je n’enverrai qu’une seule bouteille-réponse. Non que je me mette sur les rangs des femmes potentielles susceptibles d’être intéressée par ton célibat, mais parce que j’ai juste envie de te répondre pour te partager ce que la Vie et l’Amour m’ont enseigné… De façon simple, timide, ténue et pourtant réelle. La Vérité a besoin d’être dite et criée sur tous les toits bien que ce ne soit jamais comme cela qu’elle trouve son chemin jusqu’au cœur des individus. C’est plutôt de cœur en cœur qu’elle gagne en écoute et en grandeur. La Vérité sur l’Amour, la mienne, qui rejoint si bien apparemment la tienne aujourd'hui, celle que j’ai envie de te partager ici, t’arrivera si elle doit t’arriver et c’est tout. Il y a toutes les chances qu’elle ne t’arrive pas. Si c’est le cas ce n’est pas grave. Ce qui doit arriver finit toujours par arriver, et j’ai suffisamment confiance en la Vérité, la Vie et l’Amour, pour ne pas avoir à faire plus que ma part en ce jour vis-à-vis de toi. Et ma part, consiste juste à t’écrire et te partager ce que je pense et crois. La part de la Vérité et de l’Amour, sera de faire en sorte que tout ceci arrive jusqu’à toi, et puis surtout de te faire comprendre et accepter ce que je t’aurai raconté, pour l’inscrire dans ton cœur et dans ton âme afin d'être vécu. Que ce temps que je passe là avec toi serve un peu à quelque chose. Si cela ne te sert pas à toi, de toute façon je pense que cela en aidera d’autres, puisque tout le monde pourra lire ma réponse. Je laisserai sur internet ma lettre pour toi, ballottée par Google, Yahoo, Bing et les autres, sans aucun autre désir que de te répondre. Parce qu’il faut bien que quelqu’un te réponde ! Sinon ce n’est pas du jeu ! Sinon c'est comme si tu avais écrit une lettre au Néant, ou bien une fausse lettre, inutile, adressée au vent, comme la pauvre confidence d'un coeur qui n’intéresserait personne... Les questions sur l'Amour intéresse l'Amour … Alors me voici ...
Moi, cela m’a émue et touchée tes aveux d’échecs et d’incompréhension des femmes et de l’Amour. Et puis cela m’a déçu aussi. Tu incarnes tant la séduction, le romantisme, le sentimentalisme et l'Amour … que c’est une déception. Pourtant tu as eu une multitude de chances. Avec les plus belles, les plus grandes, les plus passionnantes femmes qu’il soit. Et rien. Le désert. La médiocrité des sentiments. Au bout du compte, la pauvreté des idéaux. L’échec des envies, des efforts et des tentatives pour s'abandonner, se donner, et partager avec l'Autre. Tout cela est très triste, mais attention je ne te juge ni ne te condamne . D’autant que, rassure-toi, chacun reçoit une multitude de chances avant d’être abandonné à sa propre route ou à ses propres incapacités de ne vouloir écouter la Voie d'En-Haut. Je suis même sure qu'on a droit à une multitude de chances tout au long de notre vie. C'est rassurant non ? Et puis tu sais, je suis sure que tu t'en doutais, parce que tu y as cru encore, au point d'écrire ce livre, et tu y croiras encore. Même imparfaitement, parce que c'est inhérent à l'Amour d'être infini, absolu et éternel. Même si on ne l'a pas encore croisé pour de vrai. Alors, tu sais Francis, tu n'as besoin d'autre conseil que d'écouter ce qui en toi, te dit d'écouter cette petite voix qui te murmure exactement ce en quoi tu veux croire et que je viens te confirmer par ces quelques pages.
N'est-ce pas magnifique de savoir qu'une intuition peut parfois être aussi importante, réelle et nécessaire à notre vie que le plus grand de tous les théorèmes de mathématiques ?
Ainsi, pas besoin de leçons des autres, ou du « moi-je » de qui que ce soit... Quoique … Non ! Non... Il faut juste écouter la petite voie (qui a une toute petite voix !) qui s'ouvre et s'engouffre dans notre réalité même morose, pour nous inviter à croire, que, si on aime, c'est qu'on est capable d'aimer bien plus encore, au point de faire grandir l'Amour qui nous a été donné pour le redimensionner à toutes les personnes et circonstances que nous rencontrons, et donc, à plus forte raison, avec La Femme de notre vie.
Parce qu'il n'est pas nécessaire d'être un sur-doué ou un spécialiste de l'Amour, de la passion et des grands sentiments pour vivre de l'Amour. Ce constat avoué de la peur de l’Amour, de l’incompréhension des femmes, de la peur de l’engagement, de la faiblesse du désir que tous les hommes normaux devraient avouer et s'avouer, tandis que les femmes oseraient exposer les mêmes difficultés et les mêmes faiblesses pour aimer vraiment et totalement, rendraient l'Amour plus fort et plus grand, et ses prétendants aussi.
Ce qui est désolant et immobilisant, statufiant, c'est de préférer tenir l'Amour à distance... Homme-Femme... Nous en sommes tous à chercher le mode d’emploi ! A faire l’état des lieux des fautes et des travers de chacun. A faire le constat de notre non-compatibilité, de notre impossibilité d'aimer totalement ou vraiment. Constatant de surcroit et chaque jour, l'égoïsme latent se cachant derrière l'Amour... C’est pratique en plus ! On a ainsi de bonnes raisons de repousser tout un chacun, en faisant la liste de ce que l’on se reproche mutuellement de définitivement inacceptable. Pour éviter les casse-têtes oui c'est mieux! C’est ce que l’on fait tous chaque jour, ou bien un jour de déboires, où notre bonne volonté et nos efforts n'ont pas été pris au sérieux par l'Autre, ou par ce Ciel, qui décidément a tout fait pour que ça ne marche pas réalisons-nous pleins d'amertume et de frustrations ... Au café, chez le coiffeur, à la pause-déjeuner, dans les soirées mondaines, et même à l’arrêt du bus, tous, nous nous complaisons dans l'idée que l'Amour c'est ingérable, impossible, et pourtant indispensable, donc, qu'il faut que l'Autre, ce cher compagnon d'infortune, change de toute urgence pour être supportable … et pas nous. Jamais nous … bien sur...
J’ai donc été très déçue de ces «citations» sur les torts des uns et des autres Francis, véritable catalogue non exhaustif du malheur d’aimer et d’être aimé, qui t’a évité habilement de parler avec ton cœur justement, ce que tu avais juré de faire ! Facile cette liste de non-conciliations ! Tu nous as pondu là Francis, un dépôt de bilan un peu prétentieux encore une fois et beaucoup ironique en même temps... même s'il rit jaune … et qui mène à quoi dis moi ? A rien ! Strictement à rien. Sinon peut-être à te défouler sans pour autant t'aider à pouvoir digérer le fait que, malgré tout, tu as encore tout à apprendre et à réapprendre depuis le début. Cela est peut-être le seul intérêt de ton livre en fait tu sais. La seule vérité. Ce sera bon pour les hommes et les femmes qui te liront, s’ils veulent bien le comprendre et l'admettre, qu’on leur dise, qu’après toutes nos tentatives avortées pour aimer, chacun de nous doit recommencer à réessayer encore et malgré tout, recommencer sans avoir honte d’avoir encore une fois échoué, même au risque peut-être d'échouer encore ! Je le note aussi pour moi-même qui ne suis pas une femme savante de l'Amour non plus malheureusement.
Au vu de ce que tu as dit avant, j’ai bien peur cependant que la majorité n’en conclue le contraire. A savoir que l’Amour est bien trop difficile et compliqué pour eux, et qu’ils préfèrent déclarer forfait et mettre la barre moins haut pour vivre … de Sexe… Mot que tu n’utilises qu’une seule et unique fois dans toutes ces pages, ce qui est plutôt étonnant en fait, parce qu'on a du mal à croire qu'un homme qui a autant d'occasions, et qui a vu autant de bonnes fées se pencher sur son berceau à sa naissance, et qui de plus, se voulait sincère et confidentiel, n'ait rien de plus intéressant à nous confier sur le sujet... Ce que ce mot et la chose t'évoquent et te font ressentir, semble te décevoir à tel point que tu n'en parles même pas, comme si les femmes, le sexe et l'Amour n'étaient pas complètement liés et indissociables depuis toujours, tout comme les sentiments, le plaisir, le désir et l'envie ... Voilà qui a de quoi m'étonner et me faire tiquer quant à l'honnêteté de ta confession. Soixante années pour comprendre que «le Sexe c’est quand on veut, tandis que l’Amour c’est si on peut...», et qu’à choisir, mieux vaut trouver, comprendre et vivre d’Amour… Sidérant !
Et puis voilà donc, que vient la fin de ton ouvrage, où tu «t’accuses», je dirai presque, « où enfin tu t'accuses !» tout de go, de tout et de rien, dans un dernier sursaut et sanglot refoulé de désespoir, constatant encore une fois, que tu n’avais su, jusqu'à ce jour, parler aux femmes de l’Amour, ni à l’Amour des Femmes, te suffisant de vivre comme tu peux, en homme avec une femme... Comme une prise de conscience subite et subtile, de dernière minute, que, rater ses amours c’est rater, tout…
Alors non, tu n’as pas parlé au cœur des femmes, ni même à celui des hommes, ni même avec sincérité à toi-même, dans toutes tes citations et au fil de ces pages. Non. Tu n’as fait que creuser le fossé qui les sépare de toi. Tu n’as fait que jeter ton dégoût sur le papier, déverser ta haine et ton cynisme de te trouver incapable de savoir, et incapable de réussir, ce que tu t'attendais à posséder et exercer avec aisance, te sachant si bien loti en tous points, quand tu te révèles être, à tes propres yeux, le plus décevant, le plus coriace et le moins conciliant de tous en Amour. Tu n’as fait qu’ironiser et être condescendant presque tout du long sur ces «sottises» que les femmes nomment l’Amour, sur lesquelles elles semblent en savoir plus que les hommes, et que les hommes se félicitent de savoir si bien tenir à distance, le plus longtemps possible, tout en fréquentant le plus près possible la gente féminine, en lui soutenant tout de même que vous l'adorez, pour, bien tardivement, admettre que ces mêmes femmes restées non-aimées, ont toujours tout su sur l'Amour qui a eu raison d'elles dès le départ, ce qui font d'elles des êtres insupportables à vos yeux la plupart du temps, mais qu'il est temps aujourd'hui, après plusieurs mémorables ratages, de rejoindre dans leurs valeurs et priorités pour ne pas finir complètement idiots ... Incroyable mais vrai !
Oui, tu t’es épanché sur toi et ta déception, de constater que les femmes ne te seraient que toujours complètement hermétiques … et vice versa. Que la vie à deux est semée d’embuches impossibles à éviter, qui mènent au divorce et que cela en est presque ridicule ou cocasse, tant chacun cherche tellement à réussir ce qui est totalement voué à l'échec dés avant le commencement... Ainsi, tu n’as fait que déplorer, sans jamais pleurer ou t’attrister vraiment sur l'Amour. Tu t'es apitoyé uniquement sur ton sort, mais sans entrer réellement dans la confidence, que l’Amour te soit si éloigné, et si éloigné de notre nature humaine à tous, restant impossible à apprivoiser, tout en voulant bien admettre de mauvaise grâce, puisque ce semblant de confession vient si tardivement, que tu n’as jamais fait ton maximum, et que ce sont les femmes, que tu aurais dû davantage écouter au lieu de t'écouter toi. Ce qui ne t’avait pas intéressé jusqu’à aujourd’hui, devient un constat rempli de désenchantement et de désillusion qui est encore la signature de l'orgueil blessé... L'Amour et les femmes ce véritable, effroyable et infernal complot aux yeux des hommes, bien que vital en définitive à bien y regarder…
Tu sais, la femme que je suis s’amuse de ce retournement de situation ! La femme que je suis s’amuse encore plus fort de constater, une fois encore, le temps qu’il aura fallu à un seul homme pour réaliser et admettre… une seule évidence ! La femme que je suis, et les autres femmes également j’en suis certaine, s’agaceront fort de constater que, non content de nous avoir gâché des années de vie à deux qui auraient pu être idylliques, à devoir vous expliquer, vous montrer, vous disputer, il nous faut ensuite nous épuiser à vous apprendre encore mille fois à … nous aimer … vous apprendre à nous aider à vous aimer … dés que vous le décidez enfin, en dernier ressort, de n’avoir plus d’autre choix pour être heureux, que de vous rendre à l’Amour et aux Femmes ... comme on se rend aux autorités ! J’ai presque l’impression, en tant que femme, d’être encore prise pour une imbécile par ce revirement sentimental de dupes...
Alors que, si l’amour est Amour, il nous change totalement. Il nous fait devenir autre, radicalement. Il nous fait devenir petit, vulnérable, demandeur, tendre, fou, sensible, malléable, humble, abandonné... et tant de choses encore ... Cet état auquel une femme parvient quasiment naturellement, l'homme lui ne peut même pas réellement le désirer, quand bien même il l'espèrerait ou y aspirerait dans quelque rêve secret, quand bien même la femme de sa vie ou sa mère, le lui aurait appris, parce que, c'est comme contraire à sa nature...
Un homme veut diriger, bâtir, comprendre, savoir, maîtriser, avoir le dessus. Même quand il donne, il a pesé le pour et le contre, et il en fait une affaire personnelle et une affaire de fierté, d'honneur et donc d'orgueil. Et quand il aime sa femme, il veut encore la protéger (ce qui n'est pas bien entendu un mal en soi) mais, comme une pauvre petite chose en oubliant que l'Amour rend fort aussi. Il veut la soumettre parfois, même avec les meilleures intentions du monde. La soumettre à ses vérités à lui empreintes de matérialité tangible, pour l'éloigner du rêve, de la foi, et de l'Amour. Même fragile ou sensible, le plus souvent l'homme ne s’abaisse un peu que pour mieux s’élever, et souvent d’une façon radicalement incompatible avec l’Amour, et totalement différente de ce qu'aurait fait une femme. Mais bien évidemment, des exceptions à la règle existent comme toujours heureusement. Des exceptions venues de cœurs masculins simples, doux, tendres, généreux, humbles, qui savent se donner humblement et tout recevoir sans crainte et sans honte. Cela peut même s'apprendre à l'école de nos vies en manque d'Amour ...
Ce qui illustre sans doute le mieux le sentiment amoureux c’est ce que l’on ressent pour son petit enfant. Cette envie de le créer, de tout lui donner, de le protéger, de lui apprendre tout ce que l’on sait, de l’accompagner dans la vie, de lui pardonner d’être petit, pas sur de lui, de ne pas savoir encore, ou d’être grand et d’avoir à apprendre encore. Cette facilité à l’écouter, à se sacrifier pour lui, à s’émerveiller de lui, à s’émerveiller avec lui de ce qu’il renouvelle tout ce qu’il touche ou pas, par le seul fait d’exister, c'est l'Amour ! Totalement neuf et libre, totalement abandonné et totalement dépendant. Il est ce tout petit, tout à fait à l’image de l’Amour. L'Amour entre homme et femme ressemble à cet amour là ou bien n’existe pas, ou ne tient pas. Cet Amour-là se reçoit d’Ailleurs. Il ne se fabrique pas, ne se crée pas. Il vient ou pas. Il se révèle. Il s’apprend à deux pour durer. Et tout comme pour les enfants, pour apprendre il va au bout de ses curiosités, il regarde ce que font les grands, il singe, il fait des erreurs parfois de la casse, et puis finit par savoir se débrouiller comme un adulte. Un enfant apprend à chaque seconde et aime avec la même intensité, parce qu'apprendre à vivre c’est déjà apprendre à aimer en premier. C’est exclusivement apprendre à aimer.
Alors oui, les femmes comme les hommes et tout comme les enfants, se maquillent, charment, essaient de plaire, font des mimiques. Les mimiques de l’Amour. Dans une recherche désespérée de ce qui fera que l’Amour le reconnaîtra pour partenaire exclusif. Comme l’enfant essaie de se faire d'avantage aimer de ses parents en ayant de bonnes notes à l'école ou en leur confectionnant un présent ou autre attention ... Comme l’enfant qui découvre la Vie et l’Amour par ses parents, et le pouvoir qu’il a sur la Vie, l’Amour et les gens.
Les hommes font de même, l’ayant appris enfant également. Ils roulent des mécaniques, mettent leurs atouts en valeur, se font charmants, séduisants, chevaliers servants ou étalons pour les mêmes raisons. Ce jeu d’approche de l’Amour est instinctif et naturel. Il n’y a par contre, que l’espèce humaine pour s’observer dans ses instincts propres et ses modes de fonctionnement, et décréter qu’ils sont stupides et ridicules et qu’ils ne servent à rien comme tu l’as fait dans ton livre Francis. Il serait tellement plus judicieux et profitable à mon sens, qu’hommes et femmes reviennent un peu à leur instinct et nature premiers qui sont leurs véritables atouts au même titre que leur intelligence, leurs peurs, leurs sensations, leurs sentiments, leur expérience, pour transcender le désir d’aimer, par un état de conscience supérieur, par leur générosité, leurs richesses intérieures, leurs attraits physiques, leur savoir plaire et leur savoir faire, leurs cultures amoureuses, leur érudition, grâce à l’envie de vivre l’Idéal de la passion d’Amour.
Tout le monde connait son lot d’échecs amoureux. J’allais même dire son lit d’échecs amoureux… Chacun est riche de ses moments d’intenses solitudes, entre deux amours avortées qui déchirent le cœur. Chacun est riche de ses déchirures, de ses cicatrices, de ses mots dits et non-dits, de ses aptitudes et de ses travers qui tous, poussent vers l'Amour Véritable. Personne, ni homme, ni femme, ne sait correctement et habilement, se servir des ficelles de ce fichu pantin désarticulé que semble être en permanence l’Amour, trébuchant et s'emmêlant les pieds dans ses propres ficelles, alors même qu'il peut s'en passer totalement de savoir très exactement où il veut aller, quand et comment. Et il nous y emmène inexorablement qu’on le veuille ou non.
Et puis chacun de nous croit apprendre d’une histoire d’Amour sur l’autre. Chacun veut croire qu’il devient meilleur et plus expérimenté avec le temps. Qu’il s’améliore. Qu’il ne refera plus les mêmes erreurs. Qu’il saura se protéger alors qu'il faut se mettre en danger. Qu’il saura tenir enfin sa langue quand il faut donner sa langue, sa parole,.., qu’il saura être fidèle à un seul, quand il faut ouvrir grand son cœur en permanence, qu’il saura faire perdurer son bonheur alors qu'il n'y a aucun dosage minimum ou maximum établi en l'espèce et qu'il faut simplement aimer de toute son âme et de toutes ses forces sans rien garder à soi de l'Amour que l'on reçoit d'ailleurs !
Et puis un soir, un jour, d'une minute à l'autre, tout bascule et ça recommence. On recommence à oublier le mode d’emploi. On recommence à espérer ou rêver mieux d'Amour qui a soudain semble-t-il le sang neuf, tandis qu’on se rend compte qu’on n’a pas eu pour le moment, de nouveau rendez-vous avec le miracle de l’Amour. Personne. Rien.
Qu’on l’attende ou pas, il ne viendra ce miracle que lorsqu’il le faudra. Lorsqu’il le voudra. Quand ce sera notre tour. A un moment que nous ne pouvons ni prévoir, ni commander. C’est ainsi. Mais c’est typiquement contre-nature et anti-masculin comme concept le «savoir-attendre», même si nous savons bien, qu'au bout du compte nous n’aurons plus qu’à nous y faire et nous y adapter. Sans le choix. Les femmes, quoiqu'en disent les hommes d'ailleurs, ne sont pas aussi douées en la matière qu'ils le croient. L'Amour est un défi et apprentissage pour tout un chacun.
Et puis, lorsque le rendez-vous sera de nouveau pris, sans notre avis, pour la grande aventure de l’Amour, nous ne saurons rien de plus et nous nous en rendrons très vite compte. Nous ne redeviendrons que de pauvres hommes et de pauvres femmes exposés à la pire et la meilleure des sollicitations et quêtes de la vie. Les risques seront les mêmes et parfois pire à chaque carrefour. Les atouts de la jeunesse disparus. Les charges de la maturité ou de la vieillesse déjà là. Et il faudra faire avec, parce qu’il est écrit en chacun, que nous avons besoin d’aimer et d’être aimé. Si nous nous en empêchons, l'incitation à l’Amour arrivera par d’autres voies. Par la voie de l’Amitié ou de la famille. Parce qu’étrangement, quelque chose ou quelqu’un veut nous apprendre à aimer toute notre vie. Nous pouvons nous y refuser, à chaque fois. Mais l'invitation se représentera encore et encore, jusqu’à ce que nous comprenions que nous n’avons pas d’autre choix que d'accepter d'essayer. Comme si l’Amour nous faisait tout comprendre à l’usure, à défaut de ne le comprendre de bon cœur. Alors pourquoi encore creuser l’écart entre homme et femme et entre humains? Pourquoi résister encore pour ne pas nous jeter à corps perdu dans l’Amour ? Autant accepter de se perdre pour se trouver. Autant accepter de faire des erreurs pour rencontrer le bonheur, autant accepter de laisser tomber qui nous sommes, pour que d’aimer, et jouer à «qui perd gagne», changent nos vies !
L'Amour pousse chacun non seulement en avant, mais toujours à contre-courant de ce que nous sommes. Nous sommes tous frileux, orgueilleux et peureux en Amour. Mais ceux qui se sont laissés pousser savent que c’est pour un bonheur plus grand encore, même si cela est un combat difficile et apparemment tout aussi contre-nature, que de respirer dans l’eau après notre naissance. Ceux qui s’y sont aventurés ont décuplé leur pouvoir d’aimer pour cette fois et les fois suivantes. Le seul effort à fournir dans l’Amour, c’est le «laisser-aller»… Le seul projet à avoir dans l’Amour, c’est de tout se donner, de tout pardonner, tout comprendre, pour décider de se laisser émouvoir, changer, transformer par l’Amour, par l'autre, quel qu'il soit, parfait ou pas, parfait pour soi ou pas. Aimer ce n’est pas un effort. Mais continuer d’aimer malgré tout ça l'est. Absolument. Et le savoir évite bien des déconvenues. Jusqu’au jour où, ça ne l’est plus. Parce qu’une force sur-naturelle, supérieure, prend le relai et aime follement, à notre place, pour nous, comme pour nous soulager et nous faire grandir, malgré nous, et ce qui est contre-nature devient naturel.
Reconnaître celui ou celle qui nous plait qui semblerait fait pour nous et pour lequel ou laquelle on pourrait bien avoir des sentiments supérieurs à tous les autres sentiments est compliqué et pourtant bien plus aisé que de continuer à l’aimer dans le temps, et d’autant plus si nous n’apprenons pas à aimer avec tous ceux que nous croisons à longueur de vie. Aimer est un apprentissage quotidien de la naissance à la mort. Cet apprentissage ne peut se différencier de celui qui consiste à aimer l’homme ou la femme de notre vie.
Aimer l’Amour. Comprendre et connaître l’Amour. Vivre de l’Amour. Devenir aimable et aimant. Là est le sacerdoce universel des humains. Aimer et partager la vie d’un compagnon pour fonder un foyer procède du même désir de base inscrit dans nos gênes, que chercher un ami, ou bien qu'aimer ses parents, ou bien d'avoir besoin des uns et des autres, et aucun de ces amours n'est évident à exercer. Pareillement, nous sommes constitués pour marcher sur deux jambes, mais trottons à quatre pattes le plus longtemps possible lorsque nous sommes bébés si on ne nous aide pas à nous redresser. Nous mettre debout, est un long processus physique, intellectuel et psychologique. Cela demande de la patience, et quelques larmes pour quelques bosses bien mal acquises avant que nous y parvenions. Cependant, comment faire moins que de tout donner à Celle ou Celui qui nous a tout partagé de ses rêves, de ses attentes, de son corps, de son temps, de ses meilleurs et de ses pires, de ses joies et de ses peines, de son devenir ? Comment avons-nous pratiqué l’Amour avec nos père et mère, nos frères et sœurs, nos amis ? Si nos couples sont un échec, c’est que nos sentiments sont en échec, fondés sur du vent, de la superficialité ou de l'égoïsme. Aimer c’est cultiver l’intensité, la profondeur et la gratuité. Aimer c’est croire encore même quand tout est perdu. Aimer c’est se défaire de qui l’on est, pour revêtir qui l’on devrait être. Voilà pourquoi les femmes voient deux hommes en leur homme comme en chacun de leurs enfants : celui qu’il est et celui qu’il devrait être, qu'il finira par être s'il suit les injonctions de son cœur et de son esprit. Celui qu’il faut qu’il devienne.
Plus encore que les mères des animaux, les femmes ont la charge de nous faire devenir qui nous devons être, aussi imparfaites qu’elles soient elles-mêmes. Alors oui Francis, aimer est aussi contre-nature que de respirer dans l'eau après sa naissance, mais si nous en éprouvons l'envie, le besoin et le désir, c'est qu'il faut que nous y parvenions pour atteindre notre bonheur. C'est que nous sommes totalement faits pour cela. On n'a pas idée comme l'effort d'abord haï, devient source d'épanouissement, de satisfaction, et même de plaisir et de volupté quand il nous est bien compris et qu'il porte en nous ses fruits. On n'a jamais qu'une trop vague idée comme nos plus cuisants ou insignifiants échecs sont la source intarrissable de nos enrichissements les plus durables et divers. Alors, je nous souhaite, quels que soient nos âges, l'envie d'apprendre à aimer toute notre vie, même si cela passe par des échecs retentissants. Je nous souhaite qu'un Amour éternel ou pas, aussi imparfait qu'il soit, nous rende moins imparfaits avec le temps. J'espère pour chacun de nous des aigreurs du coeur plus guérissables et supportables. Je rêve qu'un être réellement aimant et de bonne volonté croise notre route à chacun, pour changer nos conceptions étriquées sur la passion, l'abandon et le pardon. J'aspire après ce jour, proche ou lointain, où, hommes et femmes cesseront de se voir en ennemis alors qu'ils sont complémentaires pour le bien du Monde, de la Vie, de l'Amour et d'eux-mêmes. J'attends ce jour où l'Amour aura réellement, et dans nos vies, et dans nos sociétés, la première place, au lieu de n'avoir qu'une place subsidiaire ou secondaire alors que chacun en crève.
Merci donc Francis pour ton livre qui amenait bien une réponse ! Bien amicalement et poétiquement
Michèle Schibeny
http://histoiredaimer.com
ATTENTION Ce texte sous copyright est la propriété exclusive de l'auteur et ne peut être reproduit, même partiellement, sans son accord. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit est illicite et constitue un délit de contrefaçon (Code de la propriété intellectuelle: Loi du 11mars 1957)
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22 Avril 2012
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