AUX HEURES DE MES NAUFRAGES

Vague, vague, de l’âme sombrant en vil naufrage
Frêle esquif en dérive aux humeurs mensongères
Naviguant sur des ondes où tempêtes font rage
Glacé par des angoisses figeant coeur en congère

Fétu presque invisible victime du mal de terre
Vague, vague, de l’âme sombrant en vil naufrage
Solitude déraisonne, fantômes, statues de pierre
Quand demain s’abandonne faute qu’il s’envisage

Hurlent mes abandons, mes heures sans visage
Celles où je ne suis rien qu’une poussière de vent
Vague, vague, de l’âme sombrant en vil naufrage
Perditions délétères revenant trop souvent

Juste un rai de lumière perdu dans mes ténèbres
Quand le jour est trop lourd, que tonnent ses orages
Les mots ne parlent plus dans mes veillées funèbres
Vague, vague, de l’âme sombrant en vil naufrage…