Aux rivières de l'âme

Aux rivières de l'âme mes yeux se sont noyés
Chagrin trop solitaire pour se faire insoucieux
Quelques souvenirs épars en guise de plaidoyer
Emportés par les lames de sanglots silencieux

Coulent, coulent les flots des tourments de mon coeur
Aux rivières de l'âme mes yeux se sont noyés
Succombant à l'outrance du poids de mes erreurs
Flagellant mon moral pour mieux le foudroyer

Chaque vague s'échoue aussitôt fossoyée
En des remous ardents de marées d'équinoxe
Aux rivières de l'âme mes yeux se sont noyés
Faute de n'avoir su vaincre leurs paradoxes

Au ciel de mes orages les ondes vagabondes
Ont détruit mes espoirs sans être apitoyées
Mes envies paritaires ont perdu leur faconde
Quant aux rivières de l'âme mes yeux se sont noyés

Emportés par les lames de sanglots silencieux
Mes soleils chaleureux ont pris teinte de nuit
Mes rêves d'entourage soudain avaricieux
Ont recouvert mes plages d'une chape d'ennui

Abysses d'océan devenus mes repères
Emportés par les lames de sanglots silencieux
Ton amour n'orme plus les creux de mes acrotères
Ne brillent plus d'étoiles au brouillard de mes cieux

Seules restent quelques traces de ces jours si précieux
Inventant des sourires sur nos terres d'ailleurs
Emportés par les lames de sanglots silencieux
Les mots de nos aveux délavent leur couleur

Ma source s'est tarie de ne pouvoir t'oublier
Ne trouvant plus sa route dans mes cercles vicieux
Ne s'écoule plus le temps aux grains du sablier
Emportés par les lames de sanglots silencieux.