En écho à une magnifique histoire croisée sur le net....
Prisonnier de ses membres inaptes au mouvement
Un restait immobile au hasard de son lit
N'ayant pour paysage qu'un plafond nu et blanc
Pour repeindre ses jours aux couleurs de l'ennui
Il avait pour voisin un compagnon de chambre
Attendant que la vie le délivre des ans
Au bord d'une fenêtre, les heures de décembre
Il décrivait pour lui pour égayer le temps
Il contait l'horizon et les massifs en fleurs
Le ballet des canards, des cygnes la prestance
Le lac au coeur du parc, les pas des promeneurs
Déambulant sans hâte dans un tendre silence
Les jours passaient ainsi entre les yeux et l'âme
L'un racontant les mots que cet autre entendait
Entretenant à deux la chaleur de la flamme
Faisant de chaque instant, un moment transcendé
Et puis un beau matin le dialogue se tut
Le ciel avait rappelé compagnon d'à côté
Mais lui voulait encore profiter de la vue
Alors à la fenêtre infirmier l'a porté
Sur un morne mur triste en guise de décor
Son regard se posa taisant son badinage
Mille questions lui vinrent. Mais enfin ? mais alors ?
Pourquoi m'a t-il décrit tant de beaux paysages ?
Il apprit de surcroit que l'autre était aveugle
Et ne pouvait rien voir derrière la fenêtre
Mais pour rendre les heures du voisin plus espiègles
Il inventait une vie pour l'aider à renaître
Il n'est rien de plus beau que d'offrir le bonheur
D'oublier tous nos maux et de penser aux autres
En choisissant l'amour dans ce qu'il a de meilleur
Il s'était de l'espoir fait le plus riche apôtre...