LA LOI D'AMOUR DE DIEU

Un jour, un jeune homme s'approcha de Jésus et lui dit : « Bon Maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ? » Jésus lui répondit : « Observe les comman­dements » (Mt. 19,16-20). Notre Seigneur déclara également à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous gar­derez mes commandements» (Jn. 14,15). La Loi du Seigneur est une loi d'amour, qui nous prescrit de nous délier des chaînes du péché en rompant jusqu'aux plus petits anneaux, et de vivre en communion d'amour avec Dieu et en communion de charité avec tous nos frères.






LA LOI ÉTERNELLE.





Saint Thomas d'Aquin définit la Loi éternelle comme « le plan de la divine Sagesse qui dirige toute action et toute démarche ». La Sagesse législative de Dieu éclate déjà dans l'harmonie qui règne dans la Création. Elle nous est révélée dans la Bible comme gouvernant tout l'univers (Prov. 8; Jb. 38,39; Sag. 7,15 à 8,1). Dans l'Évangile. Jésus nous dit « qu'aucun moineau ne tombe à terre sans que notre Père le veuille, et que tous les cheveux de notre tête sont comptés » (Mt. 10,29-31). Et c'est en conformité avec le plan divin, que sont vêtus les lis des champs et nourris les oiseaux du ciel (Mt. 6,26-30). Le Dessein bienveillant de Dieu est de « ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres »(Eph. 1.10).


La loi éternelle est exprimée dans notre monde de dif­férentes manières. On distingue : La loi physique natu­relle, qui est donnée avec l'être même des choses, comme une loi qui s'accomplit d'une manière nécessai­re. Nous avons ainsi les lois de la nature. Les êtres infé­rieurs sont soumis à une double règle : une règle parti­culière dont le but est de les conduire vers la fin appelée par leur nature et leurs aspirations, et une règle généra­le qui les oblige à entrer dans le plan universel et à prê­ter leur concours à la réalisation du bien final de toute la Création.


La loi naturelle morale. Elle est donnée à l'homme avec sa nature raisonnable, comme une loi qui doit s'accomplir avec le concours de sa volonté libre. Elle est le premier écho, en nous, des Desseins de Dieu sur nous.



La loi positive divine révélée surnaturellement par Dieu à l'humanité. Les hommes ont ainsi connu succes­sivement : La loi primitive donnée par Dieu, dans le Paradis, et après la chute, à nos premiers parents. La Loi de l'Ancien Testament promulguée au nom de Dieu, par Moïse et les Prophètes. La Loi du Nouveau Testament révélée par Jésus, le Fils de Dieu fait hom­me.



La loi positive humaine émane directement de l'hom­me, conformément à un pouvoir qui vient de Dieu. Saint Thomas définit la loi comme « une ordonnance de la raison pour le bien commun, promulguée par celui qui a la charge de la communauté ». L'autorité humai­ne, civile ou ecclésiastique, a le pouvoir de légiférer, dans la fidélité aux lois de la Sagesse divine.






LA LOI INTÉRIEURE DE NOTRE CONSCIENCE






La conscience est le jugement spontané de notre esprit, qui nous presse d'aimer, proclame et commande le devoir : Ceci est bien, fais-le. Ceci est mal, ne le fais pas. La conscience morale sanctionne aussi le devoir par la joie qui récompense les bonnes actions, et par le regret qui suit les mauvaises. « La conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et ou sa voix se fait entendre »(Vat. Il).



La conscience morale est nécessaire, mais ne suffit pas. La conscience morale est nécessaire à tout homme qui veut être un homme. Car un homme sans conscien­ce morale ressemble au bateau sans gouvernail, sans guide. Il lui manque la connaissance des vraies valeurs et des fins de la vie.



Mais, la loi intérieure de la conscience a besoin d'être éclairée, expliquée, complétée par la loi extérieure, soit dans l'ordre civil, soit dans l'ordre chrétien. La conscience peut s'égarer par suite d'une ignorance invincible, sans perdre pour autant sa dignité. La conscience peut aussi devenir presque aveugle, lorsque l'homme se soucie peu de rechercher le vrai et le bien, lorsqu'il prend l'habitude du péché (Cf. Vat. Il et Paul VI). A la lumière des enseignements de la Révélation de Dieu, que l'Église a mission de nous transmettre avec l'assistance du Saint Esprit, nous devons nous faire une conscience vraie et certaine, une conscience pleinement droite, à l'exemple de saint Paul qui disait : «Je m'ap­plique à avoir sans cesse une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes »(Act. 24,16).






LA LOI DE L'ANCIENNE ALLIANCE






Dans l'Ancien Testament, la Loi peut se définir comme la charte de l'Alliance conclue entre Dieu et son Peuple. Elle comprend les 10 commandements de Dieu, et toute une série de prescriptions relatives au culte et à l'ordre social du Peuple élu. On peut donc distinguer trois sortes de lois : La loi morale qui est résumée dans le Décalogue. Les lois morales de l'Ancien Testament, perfectionnées par le Christ, sont et resteront d'actualité jusqu'à la fin des temps.



La loi cultuelle comportait les préceptes rituels qui réglementaient le service divin. Le culte de l'Ancien Testament était une figure et une préparation du Christ à venir. Avec la réalisation du Sacrifice parfait de Jésus, tous les sacrifices de l'Ancienne Alliance sont parvenus à leur achèvement (cf. Héb. 10.1-18).



La loi judiciaire ou loi civile qui réglait les rapports des israélites, soit entre eux, soit avec les gouvernants. Avec la fondation de l'Église universelle, les normes spirituelles du Droit de l'Église ont remplacé les pres­criptions juridiques du Peuple de l'Ancienne Alliance (cf. Jér. 31.31 34;I P. 2.9-10).



La loi, pédagogue pour conduire au Christ. « La loiest bonne », dit saint Paul (I Tim. 1,. « La loi est sainte, et saint le précepte, juste et bon »(Rom. 7,12). Mais, sans la grâce du Christ, les œuvres de la Loi ne peuvent pas justifier devant Dieu. Elles n'ont pas la possibilité de mériter et d'obtenir le salut éternel. Aux judaïsants, qui considéraient comme nécessaires au salut l'accomplis­sement d'œuvres périmées de la Loi ancienne, comme la circoncision (cf. Gai. 5.2), les fêtes annuelles et les prescriptions relatives aux jours de sabbat, les lois ali­mentaires qui déclaraient certains aliments « purs » et d'autres « impurs » (cf. Gai. 4,10-11 ; Col. 2,16-20), saint Paul affirme la nécessité et la gratuité de la grâce du Christ pour être justifiés et devenir enfants de Dieu, héritiers de Dieu. « Car. dit-il, si la justice vient de la loi. alors le Christ est mort pour rien » (Gai. 2.21 ).




A la lumière du Christ, saint Paul découvre sans cesse l'insuffisance de la Loi, son inefficacité pour enle­ver le mal profond de l'homme, le mal du péché (cf. Rom. 7.13 : Gai. 3.11). L'intervention de la Loi dans l'histoire humaine a donné un plus vif sentiment du péché et un besoin du salut. Elle a été un pédagogue chargé de conduire les hommes au Christ pour qu'ils soient justi­fiés par la foi (cf. Gai. 3, 24). La loi qui démasque le péché, permet aussi à l'homme d'éliminer ce poison mortel, en recourant au remède unique qui est Jésus-Christ (Rom. 3.19-20: 11.32). « Car la fin de la Loi, c'est le Christ pour la justification de tout croyant » (Rom. 10.4). La justice de Dieu communiquée à l'homme vient de la foi en Jésus-Christ, et de la grâce qu'il accorde à tous les hommes qui consentent à la recevoir (Rom. 3,22-24).



La loi est désormais subordonnée à la Rédemption du Christ qui nous a valu l'Esprit Saint. Par conséquent, en tout effort pour observer les exigences de la Loi. nous devons toujours nous rappeler que la raison dernière de notre salut, c'est la grâce que le Christ Sauveur nous a méritée par sa vie, ses souffran­ces et sa mort sur la Croix.

LA LOI PARFAITE DE LA NOUVELLE ALLIANCE






« Je mettrai ma Loi au fond de leur être et Je l'écrirai sur leur cœur », avait dit le Seigneur, par son prophète Jérémie (Jér. 31.33). En continuité avec la doctrine de l'Ancien Testament, Jésus souligne fortement l'impor­tance du « cœur ».



Le cœur est le siège des dispositions spirituelles et avant tout de l'amour. Dieu regarde le cœur avec ses intentions profondes, son orientation fondamentale. La valeur de l'action se mesure à l'intention (cf. I Sam. 16,7 : Héb. 4,12 13). « Heureux les cœurs purs, dit Jésus, car ils verront Dieu » (Mt. 5,.



Jésus reproche aux scribes et aux pharisiens leurs déformations dans l'application de la Loi, et les mauvai­ses dispositions de leur cœur. Les pharisiens, en effet, attachaient une grande importance à des pratiques minutieuses, à des préceptes humains superflus, inutiles pour la perfection, et négligeaient les points les plus graves de la Loi comme la justice, la miséricorde et la bonne foi. l'amour de Dieu et du prochain. Ce formalis­me religieux mesquin s'accompagnait souvent chez les pharisiens d'hypocrisie, d'orgueil et de mépris pour tous ceux qui ne s'astreignaient pas à leurs observances (cf. Me. 7.1 23 ; Le. 6.1 5 : Ml. 12.9 14 ; 23.13-32).






Jésus complète et perfectionne la Loi de Moïse.



« N'allez pas croire, dit Jésus, que Je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt. 5.17). Jésus perfectionne la Loi par une intériorisation de ses exigences jusqu'au cœur de l'hom­me, atteignant les intentions elles-mêmes. Ainsi, par exemple, la Loi de Moïse défendait de tuer. Jésus défend toute pensée et tout acte de haine et de colère contre le prochain (cf. Mi. 5.21-26). La Loi de Moïse défendait l'adultère. Jésus interdit jusqu'aux regards et aux désirs impurs (cf. Mt. 5.2730). La Loi de Moïse ordonnait d'aimer le prochain. Notre Seigneur veut que cet amour aille jusqu'à l'amour des ennemis (cf. Mt. 5.43-48).



Considérés à la lumière de l'Évangile, les 10 com­mandements de Dieu peuvent être exprimés en petites phrases, afin qu'ils soient plus directs, plus clairs et * plus aisément retenus :


l.Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout.


2. Tu ne prononceras le nom de Dieu qu'avec res­pect.


3. Tu sanctifieras le jour du Seigneur.


4. Tu honoreras ton père et ta mère.


5. Tu ne tueras pas.


6. Tu ne feras pas d'impureté.


7. Tu ne voleras pas.


8. Tu ne mentiras pas.


9. Tu n'auras pas de désir impur volontaire.


10. Tu ne désireras pas injustement le bien des autres.






Le Christ résume la Loi et les Prophètes dans l'amour de Dieu et du prochain.



Un jour, un pharisien demande à Jésus : « Maître quel est le plus grand commandement de la Loi ? « Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi. ainsi que les Prophètes » (Mt. 22,34-40). L'amour est la plénitude de la Loi et le lien de la perfection (cf. Col. 3.14 : Rom. 13.10). Et « l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été don­né ». dit saint Paul (Rom. 5.5).



La Loi de l'Esprit qui donne la Vie dans le Christ Jésus. Dans l'Ancien Testament. Dieu avait dit : « Je mettrai en vous mon Esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles» (Ez. 36.25-27). Saint Thomas d'Aquin déclare que « l'essentiel dans la Loi du Nouveau Testament et ce en quoi réside toute sa force, c'est la grâce du Saint Esprit qui est donnée par la foi au Christ ». « Que sont les lois de Dieu, écrites par Dieu même dans nos cœurs, dit saint Augustin, sinon la grâce même de l'Esprit Saint, par la présence duquel la charité, accom­plissement de la Loi, est répandue dans nos cœurs ». La Loi nouvelle n'est pas une simple volonté imposée du dehors, mais une poussée intérieure de la grâce du Saint Esprit. « La Loi de l'Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus t'a affranchi de la loi du péché et de la mort », dit saint Paul (Rom. 8,2). Là « où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Cor. 3,17).



La Loi du Christ est une loi de liberté. Elle nous libè­re de la servitude du péché, et nous fait entrer dans la Maison du Père, comme ses enfants bien-aimés. La Loi du Christ est la Loi de l'amour qui a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint. Là ou l'amour répond à l'amour, là s'épanouit la liberté parfaite. Cependant, rien n'est exigeant comme l'amour. Le vrai disciple, dans la loi de liberté, n'a qu'une même volonté avec le Christ. Dans la mesure ou il est spirituel, le chrétien fuit spontanément tout ce qui est péché ou ombre du péché, et il accomplit non moins spontanément ce vers quoi l'Esprit l'incline (cf. Gai. 5.16-23 ; Rom. 8.5-9).



Cependant, l'homme, ici-bas, fût-il animé par l'Es­prit Saint n'en possède que les arrhes (2 Cor. 1,22 ; Rom. 8 .23). Tant qu'il vit dans un corps mortel, le chrétien n'est jamais tellement affranchi du péché, qu'il ne puis­se retomber à tout instant sous son empire (Rom. 6,12). Sa liberté est encore imparfaite, initiale. Elle doit ten­dre à la perfection. Et jusqu'à ce qu'il acquière la pleine spiritualisation, l'homme aura besoin de lois même extérieures. Dans la Loi nouvelle, les prescriptions exté­rieures ne sont pas une restriction, mais une sauvegarde de la liberté intérieure. La liberté chrétienne est libération des servitudes qui empêchent l'action de l'Esprit Saint dans l'homme. La loi est l'instrument même de cette libération.



Saint Paul met en garde contre un faux esprit de liberté. « Vous avez été appelés à la liberté, dit-il, mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme » (Gai. 5.13) «Quoi donc? Allons-nous pécher parce que nous ne sommes pas sous la Loi, mais sous la grâce ? Certes non... Jadis esclaves du péché, vous vous êtes soumis cordialement à la règle de doc­trine à laquelle vous avez été confiés, et, affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice »(Rom. 6,15-18 ; I P. 2.16). « Si vous demeurez dans ma parole, dit Jésus, vous serez vraiment mes disciples, vous connaîtrez alors la vérité et la vérité vous fera libres... En vérité, Je vous le dis, tout homme qui commet le péché est un esclave. Or l'esclave n'est pas toujours dans la maison, le fils y est pour toujours. Si donc le Fils vous affran­chit, vous serez réellement libres (Jn. 8,31-36).

Le Christ est notre Loi, notre Modèle de toute per­fection. « Je vous ai donné l'exemple, dit Jésus, pour que vous agissiez comme J'ai agi envers vous » (Jn. 13,15). La vie morale du Nouveau Testament se définit concrètement comme une imitation du Christ. Par la grâce sanctifiante, le Christ Lui-même vit en nous. Son Esprit est à l'œuvre au plus intime de nous-mêmes pour nous faire penser et aimer comme le Christ. Le chrétien vivant dans la grâce porte sa Loi à l'intérieur. Le Christ Lui-même est cette Loi, dans laquelle il a été incorporé par l'Esprit Saint (I Cor. 9.21 ; Rom. 6,14).





LES LOIS DE L'ÉGLISE






Le Pape et les Évêques exercent le pouvoir pastoral que le Christ leur a confié pour le bien des âmes. Ils ont


mission de faire connaître la Loi de Dieu, de l'expli­quer, de la préciser pour que les hommes la mettent en pratique avec amour. Ils "ont aussi le pouvoir de légifé­rer, déjuger et de sanctionner. Les lois humaines ecclé­siastiques ont pour but d'aider les fidèles à vivre selon l'Évangile (cf. Ml. 28.19-20: 18.18 ; 16.18-19 :Jn. 21.15 17).



Les commandements de Dieu sont immuables et l'Église doit les enseigner fidèlement. Les lois ecclésias­tiques, au contraire, peuvent être modifiées. L'Église diversifie sa législation suivant le temps, le lieu, les cir­constances.



L'Église a établi des commandements qui nous aident à observer .la Loi de Dieu. Ainsi, Dieu nous demande de lui consacrer un jour par semaine. L'Église prescrit que ce jour, le dimanche, soit sanctifié par l'as­sistance à la messe. Jésus nous a demandé de commu­nier (cf. Jn. 6.52). L'Église prescrit de communier au moins une fois par an, au temps de Pâques. Jésus a ins­titué le sacrement de la Réconciliation. L'Église demande de se confesser au moins une fois l'an. Jésus a dit : « Si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous» (Le. 13.5). L'Église nous demande de faire pénitence plus particulièrement à certains jours : Le mercredi des cendres, le vendredi saint et les autres ven­dredis de l'année.



La collection des lois de l'Église constitue le Droit ecclésiastique appelé encore Droit Canon. Parmi les lois de l'Église, il faut ranger les rubriques liturgiques, c'est à-dire les règles à observer dans l'accomplisse­ment de l'Office divin, dans la célébration de la Messe. dans l'administration des sacrements, etc... Toutes les lois de l'Église n'ont pas la même importance. Pour s'adapter aux circonstances diverses, l'autorité compé­tente peut abroger, modifier certaines lois ou accorder des dispenses.



Le Pape et les Évêques en communion avec le Sou­verain Pontife sont assistés du Saint Esprit, pour conduire le Peuple de Dieu dans la vérité et la charité du Christ. Tous les fidèles leur doivent donc obéissan­ce. Et en cela, c'est l'exemple du Christ qu'ils suivent, Lui qui. en obéissant jusqu'à la mort, a ouvert aux hommes la voie bienheureuse de la liberté des fils de Dieu.







LES LOIS CIVILES





Conformément à l'ordre établi par Dieu, l'autorité publique doit s'exercer comme une délégation d'un pou­voir divin, et toujours dans les limites de l'ordre moral, en vue du bien commun. « Quelle que soit la forme du gouvernement, dit Léon XIII, tous les chefs d'État doi­vent absolument avoir le regard fixé sur Dieu, souve­rain modérateur du monde, et dans l'accomplissement de leur mandat le prendre pour modèle et règle ». Au livre de la Sagesse, il est écrit : « Prêtez l'oreille, vous qui commandez aux foules, qui êtes fiers de la multitu­de de vos peuples ! Car c'est le Seigneur qui vous a donné le pouvoir et le Très Haut la souveraineté, c'est Lui qui examinera votre conduite et scrutera vos des seins » (Sag. 6.2-3).



Lorsque Pilate dit à Jésus : « Ne sais-tu pas que j'ai pouvoir de te relâcher et pouvoir de te crucifier ? » Le Seigneur lui répondit : « Tu n'aurais sur Moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en-haut » (Jn. 19,11). Un jour les pharisiens demandèrent à Jésus : « Est-il permis ou non de payer l'impôt à César ? » Jésus leur déclara : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » ((Mt. 22.17-22).



A la suite du Christ, les apôtres nous transmettent le même enseignement : « Que chacun se soumette aux autorités en charge, dit saint Paul. Car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l'autorité se rebelle contre l'ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner... Veux-tu n'avoir pas à craindre l'autorité ? Fais le bien et tu en recevras des éloges -. car elle est un instrument de Dieu pour te conduire au bien. Mais crains, si tu fais le mal ; car ce n'est pas pour rien qu'elle porte le glaive : elle est un instrument de Dieu pour faire justice et pour châtier qui fait le mal. Aussi doit-on se soumettre non seule­ment par crainte du châtiment, mais par motif de conscience... Rendez à chacun ce qui lui est dû : à qui l'impôt, l'impôt ; à qui les taxes, les taxes ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l'honneur, l'honneur » (Rom. 13,1-7 :Ti. 3.1 :I P. 2.13-17).



Cependant, il peut arriver que l'autorité publique déborde sa compétence et opprime les citoyens. Dans ce cas. les citoyens ne doivent pas refuser ce qui est objectivement requis par le bien commun. Mais il doit leur être permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi évangé-lique (cf. Vat.II). Si l'autorité civile ordonnait quelque chose de contraire à la Loi de Dieu, alors il faudrait refuser d'obéir (cf. Aci. 4.18 20 -. 5.29).



Saint Paul exhorte à prier pour les autorités consti­tuées, afin que nous puissions mener une vie calme et paisible en toute piété et dignité (cf. I Tim. 2.1-4).



La vie chrétienne est exigeante, mais avec Dieu tout est possible. « La vie chrétienne, dit Paul VI, délivre du fardeau de normes superflues, inutiles à la perfection qui est avant tout charité (Col. 3,14) et qui, dans le pharisaïsme, dénonce une hypocrisie intolérable (Mt. 23).


Mais la vie chrétienne n'est pas laxiste, elle estsérieuse et sévère dans sa morale : lisez le discours sur la montagne ». Devant les exigences de la morale évan-gélique, les disciples restèrent tout interdits. Alors, pour les réconforter, Jésus leur déclara : « Pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu tout est pos­sible » (Mt. 19,26). C'est là un point capital pour le disciple du Christ, pour la vie chrétienne et pour la conquête de la sainteté : « Avec Dieu tout est possi­ble ».


« Venez à Moi. dit Jésus, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi Je vous soulagerai. Pre­nez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car Je suis doux et humble de cœur et vous trouverez soula­gement pour vos âmes. Oui mon joug est aisé et mon fardeau léger» (Mt. 11,28-30). Dans lé Cœur Eucharistique de Jésus, nous trouverons toutes les grâ­ces nécessaires pour vivre en vrais chrétiens et parvenir à la sainteté que le Seigneur désire pour nous.