En ces temps de chasse aux rRoms...
Bien mis de sa personne, un jeune hobereau,
Se piquait de science en arts martiaux
Et à l’épée dans son champ s’entraînait à loisir
Admirant au sol son ombre portée avec plaisir...
De taille et d’esquive , de quarte en quinte
Il mimait des assauts, des ruses et des feintes
Forçant son adversaire, lui faisant toucher terre
Lui décochant sa botte la plus belle, celle de Nevers...
Un tzigane par là s’en vint à passer
C’était un rom, venu de lointaines contrées
Un de ces vagabonds dont on ne veut nulle part
Et à la vie faite uniquement de départs...
Par le spectacle intéressé, il s’arrêta
Mettant pied à terre, pour mieux voir il s’approcha.
Cela eut le don de fort irriter notre bretteur
Qui interpella le tzigane avec mauvaise humeur:
Holà manant, il ne faut pas rester là
Ici tu le sais personne ne veut de toi,
Passe ton chemin, là tu n’as rien à faire
Pars, sinon tu goûteras à la pointe de mon fer!
Et il s’en retourna à ses affaires, à son exercice
Maudissant les bohémiens, leurs tours et leurs vices.
Notre tzigane en partant avisa de l’escrimeur le vêtement
Posé sur l’herbe, offert, somme toute bien tentant...
Alors prestement les poches lui a retournées
Ses pièces d’or et sa montre dérobées...
Puis en sifflotant a rejoint sa monture qui attendait
Et sans plus de manière a repris sa chevauchée...
Moralité? Y a t’il une moralité?
Oui, au moins deux , également sensées!
Tzigane ta réputation tu dois préserver
Et toi arrogant hobereau, avant d’attaquer
Vérifie toujours de ne rien risquer...
Je dédie cette fable tout particulièrement à un gitan... Ses frères m'avaient piqué mon auto radio... Il m'a expliqué avec le sourire qu'ils ne pouvaient pas deviner que c'était mon auto, autrement c'est sûr ils n'y auraient pas touché! Et puis a-t-il ajouté "tu es assuré, ton assurance va t'en offrir un plus beau encore parce que tu vas maquiller la facture d'achat". Difficile de se mettre en colère face à tant de bon sens!