Dans l’enfilade des rues désertées
Aux perspectives poussiéreuses
Un vent indécis soulève les déchets
Qui s’envolent en volutes capricieuses
Façades maussades, comme aigries
Dans la torpeur du mois d’août
Même les arbres au soleil s’ennuient
Lassés d’assister au règne des fous.
Bienvenue dans un monde de laideur
Bruit, brutalité, crasse et pollution
La horde sauvage en chemin sème la peur
Et fait vrombir les Harley Davidson .
Bivouacs épuisés, bivouacs de fortune
Peaux séchées, rugueuses, yeux brûlés
Aux rêves accrochés sous la lune
Haltes d’un soir aux espoirs dissipés.
Les trolls malveillants ont jailli des geysers
Ils dansent, s’agitent sur un rythme endiablé
Sans troubler la limpidité de la nuit polaire
A l’éternelle, froide et inaltérable pureté.
Petit d’homme, c’est un univers bizarre
Je te le laisse dans l’état où il est
Tu t’habitueras bien au cauchemar
Tu n’as pas le choix, tu feras comme j’ai fait.
Et je vais au hasard, direction l’infini
Ni but, ni refuge, nulle possible demeure
Me dira-t’on enfin comment je vis,
Saurai-je jamais pourquoi je meurs ?