Nombre de messages : 5494 Age : 63 Localisation : LES MAZURES Emploi/loisirs : Poète, Photo-Infographiste, Peintre Humeur : artistique ! Date d'inscription : 30/09/2008
Sujet: LE LYS ET L'OISEAU Mar 14 Oct - 20:16
Le Lys et L'Oiseau
Dans un champs abandonné aux herbes Etait planté depuis longtemps droit et fier Un Lys blanc comme aurore d'espoir Aux corolles fluorescentes dans le noir
Sur sa haute tige verte et bien raide Il trônait immaculé au milieu d'un dépotoir Livide de tristesse de cette vie laide Sans eau et sans un seul sourire au soir
Dans son attente vaine et sans crier gare Un Oiseau léger vint sur lui se poser Picorant le coeur de ses fleurs d'or nimbées Pour goûter délicatement à son nectar
Le Lys pris au dépouvru fut trés étonné De ce doux poids, duveteux et frémissant Le faisant balancer et onduler dans le vent Alors qu'il n'avait aucune envie de danser
Plus jamais il ne se laissait prendre à sourire Empli de la morbide certitude de voir Un jour prochain sa solitude déchoir Pour d'un trait et sans bruit par la mort finir
Plus rien au milieu de son nauséabond espace Ne lui laissait entrevoir la plus petite issue Rien dans sa vie n'avait la grandeur de l'audace Et ne valait un peu la peine d'avoir été vécu
Mais l'Oiseau avait vu mille pays Lui Il n'était pas enraciné dans la pourriture Ses ailes s'étaient habituées à la Liberté Sa tête était remplie des chants du monde entier
Ainsi tous les jours sur le Lys il revenait Son vol inexorablement l'y reconduisait Il se servait abondamment de son pollen Puis repartait ailleurs chanter sa cantilène
Jusqu'au matin où en voulant se délecter L'Oiseau tomba avec la fleur du Lys Dans le sol à son pied plein de fumier Se brisant l'aile sans pouvoir repartir
L'Oiseau considérant la situation d'un oeil vif Comprit en un instant qu'il avait besoin du Lys Et s'approchant de ses feuilles vigoureuses Il pépiait fort pour lui demander de l'aide
Le Lys se laissait porter plus fort par le vent Intimant à sa tige de plus amples mouvements Pour ainsi se rapprocher de l'Oiseau perdu Devenu au fil des jours son Ami à son insu
Quand une feuille plus forte que les autres D'avoir d'avantage trempé dans le fumier Se présenta près du bec de l'Oiseau en amarre Celui-ci s'en emparra pour ne plus la lacher
Le vent complice aida le Lys de sa superbe A tirer sur la terre propre l'Oiseau fragilisé Tandis que les feuilles charnues le protégeaient Pour ne pas que d'épuisement il retombe
L'Oiseau resta plusieurs jours à l'abri Sous les grosses feuilles vertes et vernies Lui faisant un parasol quand le soleil cognait Le protégeant du froid la nuit et de la rosée
C'est alors qu'un matin l'Oiseau s'aperçut Que d'une graine de fleur au trépas rendue Etait née une pousse de Lys impromptue Grandissant plus vite qu'il n'ait jamais vu
Vite l'Oiseau pu se nourrir sans même bouger Pour continuer à parfaire sa fragile santé Enfin il put un peu essayer ses ailes et aller là où Il voyait éclore de plus en plus nombreuses Les coeurs de maintes fleurs somptueuses
Plus le temps passait, plus le vent tournait Plus le soleil de rayons de feu se parait Plus le champs se parsemait de verdure Faisant à perte de vue un gazon d'un vert pur
Se réveillant le coeur jouant une sarabande Plusieurs matins le Lys n'aperçut pas son ami Soudain sa solitude sembla bien grande Avec le printemps il sentait le besoin d'un appui
La peur réveillée, il paniqua de ne voir L'Oiseau sur l'immensité du déversoir Devenu en quelques semaines Paradis Habillé de majestueux Lys comme lui
Il baissa la tête de ses fleurs sobrement Versant des larmes de pollen sur ses feuilles Prêt à mourir au soleil dansant des abeilles Si s'en était allé son ami étrangement absent
Alors il découvrit à ses pieds dans la fraîcheur De la terre printanière dégorgeant ses humeurs Un tout petit nid avec trois oeufs dedans Et son ami l'Oiseau sur eux se reposant