Michèle Schibeny Admin
Nombre de messages : 5494 Age : 63 Localisation : LES MAZURES Emploi/loisirs : Poète, Photo-Infographiste, Peintre Humeur : artistique ! Date d'inscription : 30/09/2008
| Sujet: IL EST MORT DU COEUR Sam 13 Déc - 10:11 | |
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Il est mort du coeur
Bien sur, c'est un accident il est parti hier Mais cela couvait en mille et une étincelles Il fallait bien qu'il arrête de fair' le fier De manières en voix confidentielles
Le Père Noël est mort du coeur en pleine nuit La crise commencée par un sombre Halloween S'est mal terminée quand il a feint d'ouïr le bruit Sur son compte propagé par Dame Fouine
Figurez-vous qu'elle le harcelait de "on-dit" Sur la futilité de l'amour en errance Sur de pieux mensonges racontés aux petits Les laissant croire en la pureté de l'enfance
Et croiriez-vous qu'elle alla jusqu'à mettre en cause Tous ces paquets disposés dans les cheminées Et même le sapin et son angelot rose Suspendu gracile et souriant, distingué ?
Tout y passa, elle alla mêm' chercher le Pauvre Disant qu'il méritait qu'on tue aisance et fête Elle peint en noirâtre les rires désinvoltes Traitant d'égoïste la joie, placide bête
Ca n'a pas tardé, le Père Noël en pris froid Ses joues si rouges, ses tendres yeux pétillants S'assombrirent et leur braise s'éteignit là Au carreau glacial baigné de lune un instant
Son coeur ralentit jusqu'au néant, au silence La chaleur le quitta au tic tac des secondes Son corps devint rigide et sac en apparence Sous les ricanements des bien-pensants immondes
Ils n'ont pas levé un seul doigt pour le sauver Ils ont inventé d'autres fêtes-fric sans Lui Leur coeur toujours glacé, vaste étang en janvier A prétexté que la Vérité l'avait fui
C'est à minuit qu'un corbeau, triste jouvencelle S'éveilla d'habit rouge et plumes de mésange En belle Sorcière, jolie péronnelle Attifée des haillons de son sourire d'ange
On est en octobre et le mois se finissant Elle est revenue l'intrigante magicienne Jouer les cauchemars en ombre et taches-sang A rire sans dent de sa mâchoire de hyène
Mais cette fois elle est surprise en son rictus Par cette chose couchée là en tas, nécrose D'un monde idiot de rubans et de hiatus Pris aux fils ténus si doux et bons du glucose
Prise de pitié, tendre, s'épanche sur Lui N'ayant jamais pu voir son si noble visage Partout ses exploits séculaires s'étaient ouïs Mais leurs deux mondes se gênent sans arbitrage
La Mort lui est connue, elle l'aime et la fréquente Mais cet homme là, n'y a droit, qu'elle vient d'apprendre ! Ce soir, partout sur lui, plane lent qui le hante L'apocalypse de l'enchantement en cendre
La belle Sorcière prend entre ses mains Ce visage de l'amour, de l'exubérance Et son sang ne fait qu'un tour et trouve un chemin Pour chasser ce charme né de l'intolérance
Elle garde trop longtemps sur son sein l'homme en rouge Ils estompent là croyances et viles peurs Quand peu à peu son pouls réagit, son oeil bouge Grisaille et sorcière faiblissent et meurent
© La Belle | |
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