J'ai perdu pour un temps mes envies d'écriture
Les abords de mes vers sont remplis de ratures
Mes mots n'ont plus de sens, se parent d'insipide
Perdus dans le brouillard qui les rend apatrides
Eux qui chaque matin venaient me réveiller
Préfèrent désormais rester à sommeiller
Leurs échos se sont tus dans mes terres de silence
Privés de sentiments, ils nient leur abondance
Mes quatrains de hasard ont vu tarir leur source
Faute d'imaginaire ils ont cessé leur course
Derrière mes fenêtres s'éteignent les paysages
Plus la moindre lumière, des rimes sans visage
J'ai besoin de vacances pour inventer mes rêves
Les galets sont figés aux rives de mes grèves
Demain, qui sait, peut être, ils retrouveront vie
Et noirciront les pages de nouvelles envies...