pour toi mon amie qui s'en va

Evoquer avec toi les mots de tes cimetières
Alors que chaque jour ton souffle s'amenuise
Je te supplie là haut d'entendre mes prières
De lui rendre la force qui de lutter s'épuise

Sous ton humour macabre se cachent tant d'angoisses
Si je ris avec toi c'est pour taire les miennes
Quand te libèreras-tu des relents de la poisse
Qui a ruiné ta vie depuis heures diluviennes

Montée sur ta balance révèle ton agonie
Tu n'es plus qu'un oiseau sur une trop haute branche
J'aimerais pouvoir combattre tout ce qui t'affaiblit
Mettre de la couleur au coeur de tes nuits blanches

Je ne puis te retenir au bord de cette route
Tous mes instants regrettent ceux que nous ne partagerons plus
Je veux t'accompagner au bout de ta déroute
T'offrir tes derniers rires même si mes larmes affluent

Regarde toutes ces fleurs qui éclosent pour toi
Ces rayons de printemps qui te chantent une aubade
Ce matin qui s'éveille en entendant ta voix
Avant d'envisager de partir en ballade...

Son dernier bilan était catastrophique... Elle n'est plus qu'un souffle (30 kg toute habillée), son potassium est si bas qu'elle risque l'arrête cardiaque à tout moment... et pourtant.
Son courage est exceptionnel. Hier encore quand je suis passée elle faisait ses carreaux et venait de tondre et dans un sourire elle me dit... quand je serais partie surtout mettez moi au soleil et pas à l'ombre. C'est si dur à entendre... de faire comme si la vie continuait, de la quitter chaque soir sans savoir si je la reverrai demain. Elle est... géante.